Ancienne colonie allemande de 1884 à 1915, la Namibie passe sous protectorat sud-africain au lendemain de la première guerre mondiale. Ce n’est pourtant que le 21 mars 1990 que ce pays accédera à son indépendance au terme d’une longue guerre d’usure contre l’Afrique du Sud. Lorsque les premiers explorateurs européens arrivent vers 1830, cette région est occupée par plusieurs peuples : les Bochimans, les Khoïsans, les Ovambos et les Hereros. A cette époque, la course aux colonies fait rage. L’Angleterre et la France ont déjà mis la main sur l’essentiel des pays africains. L’Allemagne est à la traîne et jette donc son dévolue sur cette côte désertique. La ville de Lüderitz est fondée en 1884 et, en 1885, Heinrich Göring devient le premier gouverneur de cette nouvelle colonie allemande.
La lutte contre l’apartheid
En 1904, le peuple Herero se soulève. La répression allemande est brutale et sans pitié. Le général Lothar von Trotha crée des camps de concentration etrepousse la plupart des tribus dans les régions hostiles où les gens ne trouvent ni eau ni nourriture. En quatre ans, la population Herero passe de 80 000 à 15 000 individus. Lors de la première guerre mondiale, les Anglais s’emparent de la colonie dès 1915. En 1920, elle passe sous mandat de l’Afrique du Sud par décision de la Société des Nations (SDN). En 1959, une manifestation du ghetto de Windhoek contre la mise en place de l’apartheid dégénère. 57 personnes sont tuées par la police et l’armée sud-africaines. Ce sera l’acte de naissance de la SWAPO (South West Africa People’s Organization), mouvement de libération qui entraîne le pays dans une guérilla qui durera près de 20 ans.
Une constitution en faveur de la nature
En 1966, le Sud-Ouest africain est placé sous tutelle de l’ONU. En 1968, il prend le nom de Namibie et, en 1971, la Cour internationale de justice reconnaît l’illégalité de la présence sud-africaine. En 1973, l’Assemblée générale des Nations unies fait de la SWAPO, le représentant unique et authentique du peuple namibien reconnaissant même la légitimité de la lutte armée ! Le pays sombre alors dans un chaos politique où les dirigeants blancs font bloc contre l’indépendance alors que les partis d’opposition noirs se multiplient et se déchirent entre eux.
Il faudra encore attendre dix ans de tutelle sud-africaine sous supervision des Nations Unies pour qu’un accord soit trouvé entre tous les partis en présence pour mettre enfin l’indépendance sur la bonne voie ! Ce sera chose faite le 21 mars 1990. La SWAPO gagne les élections et Sam Nujoma devient le 1er président de la Namibie.
Depuis, le pays connait une certaine stabilité tant politique qu’économique. Outre les diamants, qui assurent une bonne partie de ses revenus, le tourisme est devenu une priorité pour le gouvernement qui a été le premier du monde à inclure la protection de l’environnement dans sa constitution ! Un des axes majeurs de cette politique est l’implication des tribus et des populations locales grâce à un système équitable de répartition des bénéfices tirés du tourisme.
Aujourd’hui, environ 10% de la population namibienne est directement impliqué dans la protection de la nature, 20% du territoire est protégé par des parcs nationaux et 19 autres par des projets communautaires de réserves. Résultat : la Namibie abrite la plus grande population de rhinocéros noirs et de guépards de tout le continent africain et sa population de lions augmente régulièrement. Une nature propice au safari à découvrir sans plus tarder !!!