Le plus célèbre des explorateurs africains est sans nul doute David Livingston. Ce missionnaire écossais passa plus de trente ans à arpenter les coins les plus reculés de l’Afrique australe, là où la plupart des ses collègues s’avouèrent vaincus en quelques années, victimes du paludisme et des attaques de tribus hostiles. A défaut d’avoir réussi à identifier les fameuses sources du Nil, il découvrit la vallée du Zambèze et les chutes Victoria.
Né en mars 1813 près de Glasgow, David Livingstone se prépare très tôt à devenir missionnaire. En 1836, il entre à l’Anderson’s College de Glasgow et y étudie la médecine et la théologie. A peine son diplôme en poche, il rejoint la London Missionary Society et, en 1840, il embarque pour Le Cap, en Afrique du Sud. Sa première mission est de porter la bonne parole dans la région du Kalahari, près de la ville de Kuruman. Il en profite pour étudier les langues locales, effectue déjà quelques explorations dans l’actuel Bostawana, se marie. En 1849, il traverse le désert du Kalahari et arrive sur les rives du lac Ngami. En fait, il cherche un chemin fiable et facile qui relierait la côte ouest à la côte est de l’Afrique. En 1851-1852, il pense avoir trouvé la solution en explorant le cours du Zambèze, mais il finit par rejoindre la côte atlantique de l’Angola. Nullement découragé, il repart plus au nord, découvre la rivière Kasaï, un affluent du Congo, et achève la cartographie de l’Angola. Ses pas le ramènent finalement vers le Zambèze et, le 17 novembre 1855, il découvre les désormais célèbres chutes Victoria. Encouragé par ce succès, il persévère et, le 20 mai 1856, deux ans après son départ de Kuruman, il atteint l’Océan Indien. Il est alors le premier européen à avoir traversé le continent africain d’ouest en est.
Un héros national
Invité en Angleterre en 1858 par la Royal Geographical Society pour y recevoir une médaille d’honneur et en devenir membre, David Livingstone en profite pour donner de nombreuses conférences et publie le récit de ses explorations, récit qui connait un franc succès. Au cours de ses conférences, Livingstone expose sa théorie selon laquelle l’homme blanc a le devoir de civiliser les races dites moins développées en leur apportant les bienfaits des progrès techniques, de la médecine, de l’alphabétisation, de la religion chrétienne et, accessoirement, du commerce. C’est que, au cours de ses voyages, il ne se contente pas d’évangéliser (ses succès en la matière sont assez insignifiants), il identifie aussi les ressources économiques potentielles des territoires. Cela ne le satisfait pas. Puisque, avant lui, Burton et Speke avaient tenté en vain de trouver les sources du Nil, Livingstone se lance dans l’aventure. Il repart donc en exploration et découvre le lac Malawi en septembre 1859. Les années qui suivent, sonnent pourtant le déclin. Après le décès de sa femme en 1864 et malgré le peu de support financier de ses anciens sponsors un peu échaudés par l’absence de réels résultats, il repart en direction du lac Tanganyika (Tanzanie). Malade et abandonné par ses porteurs, il décide de rester sur les bords du lac, à Ujiji.
Une rencontre restée célèbre
C’est là que, en 1869, Henry Morton Stanley, journaliste envoyé par le journal New York Herald, le retrouve et lâche cette phrase célèbre : « Docteur Livingstone, I presume ? ». Nous sommes le 28 octobre 1871. Les deux hommes restent quelques mois ensemble au cours desquels ils explorent le nord du lac mais, lorsque que Stanley repart en Angleterre, Livingstone refuse de le suivre. Il mourra de dysenterie le 1er mai 1873 sur les rives du lac Bangwelo (Zambie). Un mémorial se dresse aujourd’hui à l’endroit où son cœur fut enterré. Son corps, en revanche, fut embaumé et ramené à Londres. Il est enterré au milieu de la nef centrale de l’abbaye de Westminster.