Le 114e prix Nobel de littérature a été décerné jeudi 7 octobre au romancier tanzanien Abdulrazak Gurnah dont l’œuvre relate les bouleversements vécus par l’Afrique depuis les années 1980. Né en 1948 sur l’île de Zanzibar, Abdulrazak Gurnah part pour la Grande-Bretagne à la fin des années 1960 et vit depuis à Brighton L’Académie Nobel l’a distingué pour son « analyse pénétrante et sans compromis des effets du colonialisme et du destin des réfugiés écartelés entre cultures et continents ».
Il est vrai qu’Abdulrazak Gurnah a enseigné les lettres anglaises et l’histoire postcoloniale de l’Afrique, des Caraïbes et du sous-continent indien à l’université de Kent. Il est l’auteur de dix romans, dont le plus connu « Près de la mer » (2006) est largement inspiré de sa propre vie. Son héros Saleh Omar est né sur l’île de Zanzibar. Comme lui également, il trouve refuge au Royaume-Uni.
Dans « Paradis », son quatrième roman paru en 1995, l’écrivain relatait les conséquences de l’histoire mouvementée du Tanganyika, ex-Afrique orientale allemande, placée sous mandat de l’ONU, occupée par les Britanniques, puis réunie avec l’ex-sultanat devenu République populaire de Zanzibar, pour constituer la Tanzanie. Il est également l’auteur de « Adieu Zanzibar » (Galaade), récompensé en 2007 par le prix RFI Témoin du monde.